Notre santé a un impact sur notre conduite. Conduire, c’est en effet mobiliser à chaque seconde nos capacités de perception, d’analyse et de décision. C’est aussi faire usage de nos membres et être en mesure de réagir. Des problèmes de vue ou d’ouïe, des pathologies cardiovasculaires ou neurologiques, des douleurs, certains handicaps ou la prise de médicaments peuvent fragiliser, voire désorganiser cette mécanique complexe qu’est la conduite d’un véhicule.

Vous vous demandez si votre état de santé ou votre traitement ont un impact sur votre conduite ?
Parlez-en en toute confiance à votre médecin, il saura vous conseiller dans le strict respect du respect médical.

La liste des affections médicales concernée est fixée par l'arrêté du 28 mars 2022.

Les affections susceptibles d’altérer notre aptitude à la conduite

La vision est la fonction sensorielle la plus importante pour la conduite : il faut être en mesure de voir la route, les autres véhicules et les panneaux de signalisation bien sûr, mais aussi déchiffrer les indications de son tableau de bord.

Si la plupart des conducteurs ressentent la nécessité de corriger un trouble de la vision, certains ne le perçoivent pas comme gênant, alors que leur capacité à conduire est pourtant altérée.

Quel que soit votre âge, il est donc important de :

  • faire contrôler votre vue, et porter une correction adaptée si nécessaire ;
  • ne pas conduire de nuit si vous constatez une forte baisse de votre acuité visuelle dans l’obscurité ;
  • porter des lunettes de soleil quand le temps est lumineux afin d’éviter d’être ébloui.

Si le port d’un dispositif de correction figure sur votre permis de conduire, vous devez avoir une paire de lunettes de vue dans votre véhicule, même si vous portez des lentilles de contact.

Bien entendre est également important pour bien conduire. Le son permet de décrypter son environnement : coup de klaxon, voix humaine, crissement de frein, bruit mécanique anormal sont autant d’alertes non visibles pouvant empêcher une collision.

Là aussi, quel que soit votre âge, il est important de :

  • faire contrôler votre ouïe et se faire appareiller si nécessaire.
  • réduire le volume des sources sonores lorsqu’on conduit (autoradio, GPS, téléphone en kit main libres intégré au véhicule)
  • prévoir des aménagements spécifiques en cas de déficit auditif profond (rétroviseurs supplémentaires par exemple)

Il est interdit de porter à l’oreille tout dispositif émettant du son (oreillette, casque, écouteur). Cette interdiction vaut pour tous les usagers de la route, y compris les cyclistes et les conducteurs de trottinette.

Certaines pathologies ORL entraînent des troubles de l’équilibre. Tant qu’ils ne sont pas traités ou si le traitement est incompatible avec la conduite, il ne faut pas prendre le volant.

Avec des aménagements spécifiques, de nombreux handicaps moteurs sont compatibles avec la conduite (joystick à la place du volant ou voiture sans pédale…).
C’est le cas de la plupart des déficits moteurs isolés, la perte d’un membre, la paraplégie ou l’hémiplégie.

Passer son permis en situation de handicap

La réglementation

Le risque principal du conducteur diabétique est celui du malaise hypoglycémique au volant.

En cas de traitement médicamenteux susceptible de provoquer une hypoglycémie, un suivi médical régulier par un médecin agréé est alors obligatoire.

Le principal risque lié aux pathologies cardio-vasculaires est celui du malaise au volant ou un état de fatigue incompatible avec la conduite.
Dans ces situations, la conduite est parfois possible une fois la pathologie traitée avec succès et le bilan réalisé par un cardiologue pris en compte. Un suivi médical régulier est important.

Les pathologies ou lésions du système nerveux sont évaluées en fonction des conséquences fonctionnelles et de leur évolutivité. Elles se manifestent par des symptômes cognitifs, moteurs, sensitifs, sensoriels, qui perturbent la vigilance, l’équilibre, la coordination ou le comportement.

Une grande vigilance est recommandée, étant donné l'importance et la gravité du problème pour la sécurité routière. Certains symptômes sont incompatibles avec la conduite.

L’alcool et d’autres produits psychoactifs (médicaments, stupéfiants) sont retrouvés dans près de 40% des accidents mortels.
 

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Le risque d’avoir un accident est 8 fois plus important lorsqu’on est somnolent. Sur autoroute, un accident mortel sur trois est associé à la somnolence.

La fatigue, c’est la difficulté à rester concentré. Ses signes annonciateurs sont le picotement des yeux, le raidissement de la nuque, les douleurs de dos et le regard qui se fixe. Une solution : toutes les deux heures la pause s’impose !

La somnolence, c’est la difficulté à rester éveillé, avec le risque d’endormissement, quelle que soit la longueur du trajet. Elle se manifeste par des bâillements, des paupières lourdes et entraîne des périodes de « micro-sommeils » (de 1 à 4 secondes) pouvant être extrêmement dangereuses pour la sécurité de tous.

Fatigue et conduite

Contrôle médical pour raison de santé

Que vous soyez un candidat au permis de conduire qui rencontre un problème de santé, ou déjà détenteur du permis de conduire et atteint d'une affection médicale considérée comme incompatible avec le maintien du droit de conduire, ou nécessitant un aménagement de ce droit, vous devez passer un contrôle médical.



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Santé et conduite : posez-vous les bonnes questions

Si vous....

  • êtes gêné pour effectuer certains mouvements ou ressentez des douleurs importantes
  • avez été opéré et/ou hospitalisé
  • prenez un somnifère, un anxiolytique, un antidouleur… ou un médicament présentant un risque pour la conduite, signalé par un pictogramme rouge figurant sur la boîte
  • consommez de l’alcool et/ou de la drogue
  • voyez mal, de jour ou de nuit, ou vos yeux sont très sensibles à la luminosité
  • êtes souvent fatigué, dormez mal, êtes irritable, avez du mal à vous concentrer
  • avez des malaises, des vertiges, des syncopes

... parlez-en en toute confiance à votre médecin, votre état de santé ou votre traitement peuvent avoir un impact sur votre capacité à conduire. Il saura vous conseiller dans le strict respect du secret médical.

"Docteur, est-ce que c'est grave si je conduis ?"

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Le rôle du médecin

Les règles qui régissent le droit de conduire des personnes atteintes de certaines pathologies évoluent pour tenir compte de l’évolution des connaissances médicales et des innovations technologiques des véhicules.

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Les médicaments et la conduite

La prise de médicament n’est pas un geste anodin. Conduire après avoir pris certains médicaments comporte des risques. En France, la part des accidents attribuables aux médicaments est certes inférieure à celles d’autres facteurs de risque (vitesse, alcool, drogues…), mais elle reste cependant significative et se situe entre 3 et 4%. Pour éviter tout danger, ayez les bons réflexes et demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.

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